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Mélanie Cao  

Eurasienne de 29 ans née belge, j’hérite d’un accent hybride, fruit du vietnamien transmis en bande son, mêlé aux longueurs de ma ville natale. Je grandis au fil des récits d’un Vietnam en guerre, et me découvre une double culture qui me bouscule et m’interroge très tôt, à l’endroit de mes (il)légitimités. C’est que devenir fille ne se fait pas sans remous. J’étudie le cinéma et me passionne pour le stylisme, fascinée par ce que ça subvertit des corps et du genre, avant de passer par l’éducation populaire. J’hésite entre milieux artistiques qui ont le sens de la mise en scène et cercles militants, qui démontrent un penchant pour le drame. J’aime les images de Diane Arbus et Daido Moriyama, les mots de Dorothy Allison ainsi que le point de vue de ma grand-mère. Asioféministe, je vis aujourd’hui à Bruxelles où je cherche à explorer d’autres modes de narration. Bâtarde depuis toujours, revendiquée depuis peu.

Marta Luceno Moreno

Je suis née dans un village espagnol au sein d’une famille pauvre qui a réussi à monter dans l’échelle sociale, ce qui m’a permis de faire des études universitaires (même trop selon mon père). De nature nomade, j’ai pas tardé à partir vivre ailleurs, d’abord dans les frontières espagnoles puis dans des coins plus reculés comme le Maroc, l’Egypte, la Belgique – campement de base pendant plus de 10 ans – et la Tunisie, où je me suis installée récemment. Polyglotte, grand gueule, grosse, bisexuelle, divorcée, experte en relations mixtes (ratées ?), (mauvaise!) mère d’un métisse euroafricain, militante féministe intersectionnelle, très fan des sexualités, amatrice photo et vidéo, passionné d’écriture, de lecture et de recherche. Philologue arabe, docteure en communication et post doctorante actuellement, mon domaine de recherche se situe à la croisée des questions de communication, du genre et de(s) culture(s) arabo-musulmane(s). J’ai aussi la casquette de journaliste intermittente dans le champs du social et du politique avec un goût spécial pour les questions féministes, dont la corporalité féminine. Tousa, tousa… de quoi faire une bonne bâtarde.     

Hélène Molinari

J’suis féministe, rousse, blanche, bisexuelle, trentenaire. J’suis une salade niçoise, brigasque, piémontaise, mentonnaise, passée par la Belgique et la Finlande, qui habite Paris. J’suis nullipare. J’suis arrière-petite fille d’immigré.e.s, qui sont passé.e.s de l’autre côté des Alpes pour s’installer en France. J’suis diplômée en histoire et aussi en communication. J’suis issue de la classe moyenne. J’suis fille de prof et d’ingénieur. J’suis journaliste sans job fixe. J’suis fan de crochet et de cuisine. J’suis fan de foot. J’suis nomade. J’suis une fille, une sœur, une tante. J’suis #moiaussi. J’suis plusieurs fois tombée amoureuse d’effeuilleuses burlesques et de drag queens. J’suis pas encore finie. Je ne cherche pas à être finie. Tout ça jusqu’à preuve du contraire, parce qu’il ne faut jamais dire jamais. J’suis une bâtarde.

Caroline Glorie 

Je suis universitaire de famille

croisement de deux bourgeoisies.

J’avance, je recule

tête trop remplie, cœur chargé

mes balles sifflantes ne vont pas

elles passent l’air et me reviennent, mouillées.

Je passe le chemin.

Je cherche, j’avance

je recule, mon corps s’élance,

transparent

vire à la colère

je hais les lâches et les rationnalisants,

ô combien de confiance dans l’argument.

Triste sirène, je veux des mots qui cognent.

Puis il y a celles qui marquent le temps,

avant Aude, et la vie avec Aude

mes yeux sont façonnés,

mes oreilles sont éduquées

rien n’est plus beau

Je passe le chemin avec elles.

Encore une fois, j’avance, je recule,

slow d’amour avec lui

quand je serai alitée

mon amour, lis-moi des poèmes,

quand mon front couvrira mon visage,

et mes yeux ne diront plus,

mon amour, caresse mes joues,

embrasse encore mes mains.