À une semaine du festival Voix de Femmes, La Bâtarde vous partage ses coups de cœur pour cette édition qui se déroulera du 10 au 26 octobre à Liège. Pour les chanceux.ses qui habitent en Belgique, voici 4 rendez-vous décoloniaux, afroféministes ou poétiques (et parfois tout ça en même temps) pour réchauffer votre mois d’octobre.
Si l’ensemble de la programmation de cette 14ème édition semble particulièrement alléchant, une première escale s’impose par le cinéma Churchill à la projection de Tunniit : retracing the lines of inuit tatoos, un documentaire d’Alethea Arnaquq-Baril consacré à une pratique corporelle féminine populaire peu connue : les tatouages faciaux des communautés inuites de l’Arctique. Où il est question de transmission, d’émancipation et de décolonisation à travers un art féminin longtemps interdit. Une séance présentée par l’historienne de l’art Alix Nyssen, spécialisée dans l’artification du tatouage.
Intergénérationnelle : parce que les représentations comptent
Le second rendez-vous permettra d’amener les plus jeunes (âgé.es de 5 et 8 ans) à la Librairie Livre aux Trésors pour une séance de lecture et de dessin autour de livre Comme un million de Papillons noirs, dont le titre puise dans l’œuvre de l’écrivaine afro-américaine Toni Morrison. Son autrice Laura Nsafou qui est aussi blogueuse afroféministe sous le nom de Mrs Roots, lira l’album dans lequel elle évoque avec douceur et poésie la chevelure afro de sa jeune héroïne qui demeure, aujourd’hui encore, un enjeu de réappropriation pour les femmes noires.
Après une après-midi consacrée à la jeunesse, vous pourrez retrouver l’autrice en soirée à Barricade (Rue Pierreuse 21, 4000 Liège) pour une discussion autour des thématiques abordées dans son blog, notamment autour des représentations des personnes racisées en littérature.
Déflagration afroféministe
Toujours dans ce même élan de flamboyance, la parade afroféministe apparaît peut-être comme l’un des moments les plus excitants du festival : 30 Nuances de Noir.es plie avec force les frontières entre fanfare, chorale et performance et replace les corps de femmes noires dans l’espace public, puisant dans un large répertoire de danse parmi lesquelles le locking et le waacking, pour une apparition fracassante aux accents politiques. Parce qu’aux travers de corps dansants et de chants, on touche aussi à ce que les luttes ont de plus incarné et puissant. L’événement se déroulera Espace Tivoli à Liège et est entièrement gratuit.
De l’eau pour les oreilles
Enfin, le dernier événement invite au recueillement pour un dimanche après-midi avec la musicienne japonaise Tomoko Sauvage qui explore la musicalité de l’eau et ses potentialités sonores à travers ses infimes variations lorsqu’elle entre en vibration avec les bols de céramique manipulés par l’artiste. Lenteur, épure et poésie pour d’autres cartographies sonores intimistes à KulturA.
Puis parce que les règles sont faites pour êtres transgressées : on ne pourra s’empêcher d’ajouter un clin d’oeil à nos complices D’une Certaine Gaieté et au projet radiophonique Trajectoires dissidentes qui remettra le couvert en présentant le résultat des ateliers menés en non-mixité, sous la forme d’une soirée sur péniche radiophonique à L’Armande. Les capsules diffusées nous feront découvrir les voix de figures ou collectives féminines souvent peu entendues, mais qui ont su donner un coup de pied bien senti au patriarcat.
Pour le reste : Allez-y tant qu’il reste des places et inscrivez-vous ! Toutes les infos concernant la programmation complète et les réservations sont sur le très beau site du festival.